Médias numériques

De nos jours, une grande part des Québécois s’informent et se divertissent en ligne. Les entreprises médiatiques privées et publiques1 s’adaptent à cette nouvelle réalité et accompagnent ces changements dans les habitudes des consommateurs en offrant de nouveaux produits ou en adaptant leurs produits existants aux nouveaux supports. Leurs stratégies se raffinent.

Exception faite de médias de petite taille qui ne disposent pas des ressources financières pour une présence significative sur Internet, les autres y suivent l’actualité au fur et à mesure qu’elle se développe, y proposent, dans le cas de la télévision, des émissions en rattrapage ainsi que des contenus exclusifs, ou encore, dans le cas de la radio, une écoute en direct ou en différé (balados) de leurs émissions. Voyons cela de manière plus détaillée2. Nous diviserons la présente page selon les domaines dans lesquels les entreprises dont nous traitons ont historiquement œuvré, indépendamment de leur offre numérique présente.

Acteurs de la presse écrite au Québec

Commençons par les entreprises québécoises qui, historiquement, œuvraient dans le domaine de la presse écrite. Dès 2018, La Presse a totalement délaissé l’imprimé et mise depuis sur le site Internet et les applications pour mobiles. Le tout est gratuit pour l’utilisateur, mais nécessite tout de même une inscription pour un accès complet aux contenus. Les applications de La Presse + pour tablettes et de La Presse Mobile pour téléphones intelligents traitent les informations d’une façon très dynamique qui n’a plus rien à voir avec son ancêtre écrit. On y trouve parfois plusieurs photos pour illustrer un sujet et même des vidéos, des cartes, des graphiques. Ce contenu d’un aspect très soigné est présenté sous forme de « fil en continu », soit un fil d’actualité s’actualisant en direct tout au long de la journée pour présenter les articles les plus récents. Sur le site Internet, la mise en forme est plus conventionnelle. L’écrit y domine aussi, bien que certains sujets soient résumés en de brèves vidéos. Ceux-ci consistent généralement en une suite de photos ou d’extraits filmés sur lesquels on superpose de courts textes écrits. Il ne s’agit donc pas nécessairement de reportages vidéo comme on en voit à la télévision. La multinationale canadienne Power Corporation, qui en était propriétaire depuis une cinquantaine d’années, en a cédé tout le capital-actions à une fiducie d’utilité sociale en 2018.

Du côté des deux titres de Québecor, Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec, leurs sites et applications permettent l’accès à toutes les nouvelles sans qu’il soit nécessaire d’être un abonné payant, quoique certains articles (notamment les dossiers du bureau d’enquête) et certains outils (par exemple une carte interactive des transactions immobilières) nécessitent de se connecter à un compte QUB gratuit pour les consulter dans leur entièreté. Les applications uniques offrent les mêmes contenus que les sites web, intégrant les mises à jour au fur et à mesure et offrant une mise en forme bien différente des journaux imprimés. On y utilise beaucoup les photos pour illustrer les articles, qui sont parfois soutenus par des vidéos en provenance de l’équipe de TVA Nouvelles ou par des contenus de QUB radio. De plus, les applications offrent des outils interactifs et une page graphique « En 5 minutes » adaptée au mobile.

Anciennement un quotidien gratuit, puis un magazine avant de passer uniquement aux contenus web en mars 2023, le 24 heures, aussi propriété de Québecor, offre ses contenus sur son site Internet et n’a pas d’application unique. On peut toutefois aussi retrouver les contenus du 24 heures, tout comme ceux des deux quotidiens payants de l’entreprise, sur l’application et le site web de QUB, plateforme lancée en septembre 2021. La plateforme, qu’on décrit comme un agrégateur de flux de contenu, est divisée en quatre sections : accueil, vidéo, radio et livre. Y sont regroupés les contenus d’information et de divertissement de plus d’une cinquantaine de sources et médias dont Québecor est le propriétaire. Cette plateforme numérique présente un fil de contenu mis à jour continuellement qui inclut, côte à côte, des articles de ses journaux, de ses magazines et de ses stations de télévision parmi ceux d’autres médias. On peut également retrouver sur cette plateforme de la vidéo et de l’audio en direct ou en rattrapage, ainsi qu’un catalogue de livres à acheter et à faire livrer chez soi.

Pour ce qui est des autres titres associés à la presse quotidienne, le titre gratuit montréalais Métro, propriété de Métro Média, avait également son propre site Internet, mais ses contenus ne se retrouvaient sur aucune application officielle. Le 11 août 2023, Métro Média annonce l’interruption immédiate de l’ensemble de ses activités. Cette interruption est déclarée définitive le 17 septembre 2023, tout comme celle des 16 autres hebdomadaires locaux dont Métro Média assurait aussi l’édition.

Les six journaux chapeautés par la Coopérative nationale de l’information indépendante (CN2i), Le Droit, Le Nouvelliste, La Tribune, La Voix de l’Est, Le Soleil et Le Quotidien, donnaient auparavant également accès sans frais à leurs nouvelles sur le web, mais ont depuis limité la consultation gratuite à trois « contenus » par site mensuellement, excluant les chroniques, dont l’accès est systématiquement restreint aux abonnés. Leurs applications, qui fonctionnent selon la même logique, offrent aux abonnés payants une édition du jour ainsi que la possibilité de suivre ce qui s’est déroulé dans l’actualité depuis sa mise en ligne. En février 2022, la CN2i a aussi lancé la nouvelle plateforme numérique jeunesse Les as de l’info. Destinée aux jeunes de 8 à 12 ans, la plateforme vulgarise l’actualité quotidienne pour les enfants. Elle permet gratuitement aux jeunes de lire, de réagir et de commenter les sujets de l’heure. Le site comporte aussi une section dédiée aux enseignants et aux parents, offrant des activités pédagogiques et de courtes conférences.

Les deux autres quotidiens d’importance, l’indépendant Le Devoir et la Montreal Gazette (qui appartient à Postmedia), ont leur propre application et leur propre site Internet. Mais à moins d’être un abonné, l’accès gratuit est aussi limité à quelques articles par mois. Chacun donne aussi accès à un certain nombre de contenus sous forme de vidéos.

Pour ce qui est du plus petit quotidien de la province, The Record dans les Cantons de l’Est, le site Internet ne propose gratuitement que la une de la publication du jour. Un abonnement est exigé pour avoir accès à la version complète des articles présents sur le site ou à des éditions numériques complètes. Autrement, l’internaute ne peut en lire que les premières phrases. Le journal dispose aussi de deux applications requérant des abonnements payants : Sherbrooke Record, où les utilisateurs peuvent avoir accès aux mêmes articles que l’on retrouve sur leur site web, et The Record News, qui donne des informations sur les activités locales et offre du contenu du Sherbrooke Record et du Brome County News.

Le HuffPost Québec a couvert la scène québécoise sur une base quotidienne de février 2012 à mars 2021, alors qu’il a cessé ses opérations. Il n’a jamais eu d’édition papier. 

Finalement, le nouveau venu strictement en ligne Infobref cherche à résumer quotidiennement l’actualité à l’aide de courts textes ou de balados publiés à deux moments de la journée, le matin et en fin d’après-midi. Il bénéficie par ailleurs du soutien de quelques chroniqueurs d’expérience. L’abonnement à ses infolettres quotidiennes, qui résument l’actualité en 10 nouvelles dont il serait possible de faire la lecture en 5 minutes, est gratuit.

L’actualité est le seul magazine d’affaires publiques au Québec. C’est l’un des actifs de la compagnie Mishmash Média inc. Les non-abonnés y sont limités à trois textes gratuits par mois. L’application s’adresse aussi majoritairement aux abonnés et donne un accès gratuit à deux articles aux non-abonnés. Québecor édite plusieurs magazines utilitaires et de divertissement et l’application Molto permet de les consulter, moyennant des frais. Certains des magazines grand public de ce groupe publient quelques articles originaux et vidéos en ligne. C’est le cas entre autres de 7 jours, Bel Âge, Clin d’œil et Coup de pouce ainsi que de Chez soi et Dernière heure. Québecor a aussi lancé, depuis 2017, plusieurs nouvelles marques numériques visant des publics ciblés, souvent composés de jeunes adultes, comme Le sac de chipsbilliePèse sur startSilo 57. Certaines d’entre elles étaient apparues comme des rubriques associées aux sites de leurs quotidiens avant de déménager à leur propre adresse. 

D’autres éditeurs de magazines à fort tirage s’assurent d’une présence sur la Toile. Mentionnons La Terre de chez nous, Protégez-vous, Ricardo, 5 ingrédients 15 minutes, Châtelaine ainsi que Sentier Chasse et Pêche. Les applications Protégez-Vous, Magazine Ricardo et Châtelaine permettent aux abonnés une lecture adaptée des divers numéros. Et c’est sans tenir compte de la présence de nombreux acteurs, essentiellement en ligne, tels Narcity, Pivot ou Urbania.

Dans le monde des hebdos régionaux, la gratuité domine tant pour l’imprimé que pour le numérique. Quelque neuf titres sur dix, représentant 99 % des exemplaires en circulation, ont opté pour ce modèle d’affaires. Au moment d’annoncer qu’il quittait ce secteur d’activités au début de l’année 2017, TC Transcontinental possédait environ les deux tiers de ces titres. Tous avaient un site et une application les desservait. Les nouveaux propriétaires ont, de façon générale, maintenu les sites, mais les applications n’existent plus. Certains de ces journaux alimentent leurs sites de quelques nouvelles entre leurs parutions papier. TC Transcontinental s’est aussi départi de ses publications spécialisées, puis de son Publisac en 2024, remplacé par une circulaire. Le groupe Contex a pris possession de certaines publications, dont l’hebdomadaire payant Les Affaires. Certains des articles sont repris sur le site. Blogues, analyses et nouvelles du jour s’y ajoutent. Comme c’est le cas pour plusieurs, il y a une limite au nombre de contenus consultables un mois donné. Quant à l’application, un abonnement est nécessaire pour y consulter les éditions numériques.

D’autres médias locaux qui paraissent moins souvent, soit une ou deux fois par mois, sont aussi dans le monde numérique. Cette présence est généralement minimale en ce sens qu’ils se contentent souvent, mais pas toujours, de reproduire en ligne leurs éditions imprimées. La plupart de ces journaux ont également opté pour la gratuité.

Un dernier groupe de médias appartiennent à cette catégorie de l’écrit, même si leurs activités se limitent au web. Ils n’utilisent en effet presque exclusivement que le texte et les photos pour rendre compte de ce qui se passe dans leur milieu. Il s’agit de microentreprises locales ou régionales produisant généralement relativement peu de nouvelles. Le plus grand nombre d’entre elles sont établies à Montréal et Québec. Certains de ces sites publient toutefois des contenus presque tous les jours : c’est le cas par exemple de monquartier.quebec pour la ville de Québec ou du journal web estrieplus.com.

Acteurs de la radiodiffusion au Québec

Diffuseurs publics

Poursuivons avec les diffuseurs publics. En télévision, Radio-Canada exploite un réseau généraliste francophone (ICI Radio-Canada Télé), ainsi que trois services spécialisés, dont l’un, ICI RDI, est consacré à l’information en continu. La société opère aussi deux chaînes de radio. La page principale de leur site permet de suivre en direct les plateformes ne nécessitant pas un abonnement, ce qui exclut donc ICI RDI. On y met aussi en valeur les derniers développements de l’actualité, la plupart du temps sous forme de textes et de photos. Il est possible ensuite de sélectionner des thématiques précises ou des contenus en provenance d’une région donnée. Des documents sonores ou vidéo sont parfois intégrés aux textes, parfois accessibles à travers les sous-divisions d’une page donnée. Le site met aussi en valeur certains contenus dans des formats spécifiques au web (récits numériques, questionnaires interactifs, cartes cliquables…).

Le site web de Radio-Canada est divisé en une multitude de sections. Les sections dédiées aux diverses émissions de télévision et de radio traitant de l’actualité permettent de les écouter en rattrapage dans leur entièreté, ou en découpage de plusieurs segments. Cela s’applique aussi aux autres émissions de radio. Pour ce qui est des productions télévisées de divertissement, la zone ICI TOU.TV permet d’écouter en rattrapage celles de la dernière semaine. Les plus anciennes sont réservées aux abonnés de la partie payante (EXTRA) de cette zone. Cette plateforme payante propose de plus des contenus exclusifs ainsi que des films et séries télévisées de diverses origines. De leur côté, les zones ICI EXPLORA et ICI ARTV présentent des extraits de certaines des émissions de ces chaînes télévisées (onglets vidéo). La société offre aussi depuis février 2021 la section Mordu sur son site, une zone où elle regroupe des contenus tirés d’émissions liées à l’alimentation ainsi que des contenus originaux, allant des recettes à des webséries.

Les publics plus jeunes se voient également dédier des zones du site web. La zone MAJ offre des contenus d’information et d’actualité adaptés aux ados et aux enfants, adoptant un format ancré sur les plateformes de médias sociaux. MAJ se donne comme mission « de provoquer l’étincelle qui donne envie de s’informer ». Du côté du divertissement, on retrouve des jeux et des épisodes des productions radio-canadiennes s’adressant aux plus jeunes dans les zones Jeunesse et Petits. Plusieurs de ces émissions ont leurs propres applications.

Radio-Canada avait par ailleurs lancé le site Rad.ca, présenté comme un laboratoire de journalisme, et une application correspondante intitulée Rad. Les productions de Rad sont maintenant présentées dans une section directement intégrée à leur site. On y retrouve des contenus sur l’actualité créés spécialement pour intéresser un public en ligne moins susceptible de s’identifier aux formats journalistiques traditionnels, dont, en premier lieu, les 18-34 ans.

Radio-Canada offre également cinq applications. L’ajout le plus récent à son arsenal est Mauril : lancée en avril 2021, l’application cible l’apprentissage du français et de l’anglais en offrant une diversité de contenus de divertissement et d’information. Radio-Canada OHdio, elle, combine musique, balados et contenus des chaînes radiophoniques ICI Première et ICI Musique. ICI TOU.TV permet d’accéder aux contenus sur demande du service du même nom. Radio-Canada Info porte sur l’ensemble de l’actualité, et la dernière application, L’appli des petits, s’adresse aux 3 à 5 ans.

Le pendant anglophone de Radio-Canada, CBC, dessert le Québec par l’intermédiaire d’une station de radio et d’une station de télévision établies à Montréal, qui ont, elles aussi, leur propre zone sur le site de la CBC. Les nouvelles locales et provinciales y sont rapportées sous forme de textes accompagnés de photos. Il est aussi possible d’y écouter les téléjournaux des jours précédents et quelques segments choisis des émissions de radio réalisées dans la métropole. L’application CBC News donne notamment accès aux nouvelles locales.

Le diffuseur éducatif Télé-Québec offre plusieurs épisodes de ses émissions tant sur son site web que par l’application portant son nom. De plus, certaines émissions ont leurs propres applications sur lesquelles on trouve des contenus complémentaires, tels des jeux, des renseignements supplémentaires, des éléments interactifs. Télé-Québec produit aussi textes, vidéos et balados disponibles exclusivement en ligne sous la dénomination « La fabrique culturelle ».

Le site commun des chaînes TV5 et Unis, toutes deux opérées par le consortium TV5 Québec-Canada, propose les dernières éditions du Journal de France 2. L’internaute y trouvera aussi les épisodes récents de nombreuses émissions et des films, mais pas de contenu sous forme de texte. Le site offre également la zone Francolab, une section éducative destinée aux apprenants et aux enseignants de français offrant des vidéos sélectionnées à partir des deux chaînes accompagnées de fiches d’activités téléchargeables et d’exercices interactifs. Rappelons que la programmation de TV5 ne comporte que 15 % de contenu canadien, tandis qu’Unis TV ne présente que des productions canadiennes.

Télévision privée

Du côté des entreprises privées, TVA produit à la fois de l’information et du divertissement destinés en premier lieu à la télévision conventionnelle. Les sites et applications TVA Nouvelles et TVA Sports traitent en texte, ainsi que, bien souvent, en vidéo, les nouvelles et chroniques du diffuseur. Des onglets offrent les nouvelles produites par les stations régionales appartenant au réseau. Les stations affiliées de l’Outaouais et de l’Abitibi, qui sont la propriété de RNC Media, ont des sites spécifiques sur lesquels on peut prendre connaissance des dernières nouvelles et regarder les téléjournaux locaux en différé. Pour leur part, l’application TVA+ et le site du même nom permettent d’écouter en rattrapage les émissions québécoises de la dernière semaine du réseau généraliste et quelques productions étrangères. On y présente aussi des extraits d’émissions des services spécialisés du groupe : AddikCasaTémoinPrise 2, Évasion et Zeste. Comme il faut s’abonner à ces chaînes pour en écouter les émissions à la télévision, celles-ci ne sont habituellement présentes en ligne que sur des plateformes nécessitant un abonnement, comme celles réservées aux clients des entreprises de distribution de radiodiffusion, telles Vidéotron et Bell. C’est également sur ces plateformes qu’on peut accéder à des émissions plus anciennes de TVA.

Bell Média est propriétaire de l’autre télédiffuseur privé généraliste de langue française au pays, Noovo. Le réseau met à l’antenne des bulletins de nouvelles aux heures de grande écoute ainsi que divers contenus de divertissement, incluant quelques productions originales. Ces contenus sont offerts en différé sur le site noovo.ca, tout comme bon nombre des derniers épisodes des émissions du réseau. Le site noovo.info offre des contenus d’information sous forme de textes et d’extraits vidéo des bulletins de nouvelles diffusés par la chaîne. Des articles, des extraits d’émissions et des vlogues de type « style de vie » se retrouvent, eux, sur le site Noovo Moi. Le conglomérat possède également plusieurs canaux spécialisés de langue française, dont ceux de RDS consacré aux sports. Le site RDS.ca et l’application RDS offrent plusieurs textes et vidéos liés à l’actualité sportive. Des contenus des autres chaînes du diffuseur (Canal DCanal VieZ et Investigation) diffusés en différé se voient regroupés sur le site principal de Noovo ainsi que sur son application.  

Le réseau généraliste de langue anglaise CTV est lui aussi une propriété de Bell Média. Le site intègre des séries télévisées, films, documentaires et autres contenus de divertissement.  Le site de CTV News, quant à lui, rapporte les nouvelles préparées par sa station de Montréal sous la forme de textes, photos et vidéos. L’internaute peut aussi y écouter, en rattrapage, les téléjournaux de la station et, en direct, le service d’information continue CTV News Channel. Les applications CTV News et CTV Go donnent aussi accès aux informations locales, nationales et internationales.

Le groupe Corus est propriétaire de Global, l’autre réseau généraliste privé de langue anglaise, et de sa station montréalaise. L’internaute trouvera sur le site des salles de nouvelles du réseau un onglet qui le mènera aux nouvelles couvertes par l’antenne montréalaise, à ses téléjournaux de même qu’à une zone vidéo comportant certains passages de ceux-ci. Il peut de même accéder en direct au service télévisé d’information continue Global News. Global propose aussi une application diffusant ses actualités et ses contenus de divertissement. La compagnie exploite quatre services spécialisés de langue française : Disney la chaîne, Télétoon, Historia et Séries +, qui ont chacun leur site Internet. On y offre des extraits de leurs émissions et, parfois, des épisodes complets afin d’encourager les gens à s’y abonner pour en connaître la suite. Dans les deux premiers cas, on y trouve également des jeux. Ces chaînes n’ont pas leur propre application.

Les sites et applications du service spécialisé MétéoMédia figurent parmi les plus consultés par les Québécois. On y présente des tableaux alphanumériques de la météo actuelle et des prévisions pour les jours à venir. Le tout est mis à jour régulièrement. S’y retrouvent aussi quelques vidéos insolites.

Dans le monde de la vidéo par abonnement en ligne, trois services canadiens d’importance font concurrence aux plateformes comme Netflix, Amazon Prime et Disney+, qui occupent une large part du marché. Québecor propose le Club illico, Radio-Canada propose ICI TOU.TV EXTRA, et Bell propose Crave TV. Outre des émissions de divertissement et des documentaires étrangers, ces services offrent aussi des productions de leurs diverses marques et certaines destinées uniquement à Internet. 

Radio privée

Du côté des principales marques radio actives au Québec, certaines des stations appartenant à Cogeco proposent sur le web quelques nouvelles, souvent axées sur le divertissement, sous forme de textes et photos, parfois accompagnés de segments audio tirés des émissions. On peut écouter les émissions en direct de la plupart des stations et, tout particulièrement pour les stations de format parlé, de nombreux passages des émissions passées. L’application Cogeco Média permet d’accéder à de tels contenus pour 20 de ces stations.

On peut également prendre connaissance des nouvelles les plus récentes sur les sites Internet des stations de radio de Bell Média (entre autres celles des réseaux Énergie et Rouge FM). Il s’agit de courts textes illustrés par des photos et parfois accompagnés de segments audio. L’entreprise offre une écoute, en direct, des programmes de ses stations, et, en différé, de nombreux passages d’émissions. Bell Média est aussi le partenaire canadien exclusif du service iHeartRadio. Ce service offre la possibilité d’écouter l’ensemble de ses stations au pays en direct sur le site ou l’application qui y est associée ainsi que des radios en ligne exclusives ou des balados. Le site web offre aussi des actualités musicales, et chaque station y a sa page individuelle, où se trouvent parfois des actualités sous forme de texte.  

Quelques stations appartenant à Arsenal Media proposaient des nouvelles locales sur leur site ou sur les réseaux sociaux jusqu’à ce que le contexte de pandémie entraîne la réduction de certaines activités. Désormais, les stations O et Viva (anciennement Plaisir) ayant l’option « Nouvelles » sur leurs sites redirigent les internautes vers des sites d’information régionale et de recherche d’emploi regroupés sous l’intitulé générique Mes régions : chacun de ces sites porte en fait le nom d’une région spécifique (mabeauce.com, macotenord.com…) et diffuse des textes d’information parfois accompagnés de contenus audio. Les différentes antennes de l’entreprise permettent aussi une écoute en direct en ligne de leurs programmations. Arsenal n’a pas encore développé d’application pour ses propriétés.

Il n’y a pas de nouvelles sous forme de texte sur les sites des cinq stations de radio du groupe RNC Media. On peut écouter les émissions en cours ainsi que quelques extraits d’émissions récentes, souvent à propos de l’actualité, pour les trois stations de son réseau BPM Sports, qui, comme le nom l’indique, présentent de l’actualité sportive (elles partagent d’ailleurs un même site), ainsi que pour Radio X à Québec. Le site de la cinquième station du groupe, Wow, n’offre pas d’extraits.

Groupe Radio Simard possède, quant à lui, neuf stations de radio dans les régions du Bas Saint-Laurent, de Chaudière-Appalaches et de la Côte-Nord. La majorité de celles-ci diffusent, sur leurs ondes et en ligne sur leurs sites web respectifs, des contenus liés à l’actualité, au divertissement et à la variété. Certaines ajoutent aussi quelques contenus sportifs à leur programmation. Il en est de même pour les trois stations de radio de Leclerc Communication, soit WKND 91.9, BLVD 102.1 dans la grande région de Québec et le 99.5 Montréal. Cette dernière diffuse maintenant le contenu de la radio numérique QUB Radio de jour en semaine.

Il existe sinon plusieurs dizaines de stations appartenant à des entités de petite taille ou peu présentes au Québec (deux stations ou moins). Celles-ci peuvent parfois offrir du contenu d’actualité tant écrit qu’audio sur des plateformes en ligne.

Pour Québecor, les politiques du CRTC en matière de concentration de la propriété empêchent le groupe de détenir des licences de radio émettant en mode hertzien au Québec dans des marchés où il possède des stations de télévision et des quotidiens payants. Ainsi, QUB Radio, qui adopte le format « parlé », diffuse en théorie uniquement en ligne et, depuis janvier 2024, en version télévisuelle sur la chaîne spécialisée du même nom. Seulement, tel qu’indiqué plus haut, une entente avec Leclerc Communication fait en sorte que les contenus de QUB Radio sont maintenant diffusés au 99,5 Montréal en semaine de 6 h à 18 h. Lancée en 2018, l’offre radio de QUB précède sa plateforme numérique généraliste du même nom. Même si les deux modes de consommation de contenus partagent aujourd’hui un même site web, l’application QUB Radio demeure distincte de l’application QUB. Dans cette application et dans la zone « radio » du site web, on peut aussi d’écouter des balados, dont certaines émissions distinctes de celles programmées en direct.

Acteurs étrangers

L’éventail de choix qui s’offre aux Québécois ne se limite évidemment pas aux sociétés québécoises ni canadiennes. D’une part, les services de distribution de radiodiffusion relaient depuis fort longtemps les chaînes américaines de télévision. De surcroît, bon nombre de leurs productions alimentent les programmations des réseaux canadiens de langue anglaise et celles de nombreux services spécialisés de langue française. En plus des chaînes de nos voisins immédiats, les entreprises de distribution sont autorisées par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) à commercialiser 342 chaînes étrangères, dont plus de la moitié sont dans d’autres langues que le français ou l’anglais. Pour recevoir l’approbation du CRTC, une chaîne doit être parrainée par un service de distribution, qui se sera assuré, au préalable, d’un intérêt de certains de ses clients à s’y abonner, et ne doit pas entrer en concurrence avec un service spécialisé ou payant canadien si sa programmation est en français ou en anglais.

Par ailleurs, comme environ 98 % des Québécois disposent d’un abonnement à Internet à la maison3, ils peuvent s’informer ou se divertir sur les sites de tous les imprimés, chaînes de télévision et stations de radio qui offrent des contenus sur le Net, qu’il s’agisse de grandes marques mondiales comme le New York Times, Le Monde, El País, The Economist, la BBC, Al Jazeera, Disney Star (anciennement Star India), Televisa (Mexique) ou de médias locaux de presque tous les pays du monde. Cela est sans compter sur les particuliers, parfois des professionnels de l’information, parfois de simples citoyens et citoyennes, qui partagent ou créent des contenus d’information accessible sur diverses plateformes en ligne (blogues, réseaux sociaux…) ou par abonnement à des infolettres.

Enfin, une large part de ce qui est offert sur le web, particulièrement en matière de divertissement, provient d’acteurs qui proposent des contenus analogues à ceux des médias conventionnels — qu’on pense à Netflix, iTunes, YouTube, Spotify, Apple Music et autres. Tout cela est sans compter les activités en ligne qui viennent réduire le temps disponible pour les médias : jeux, magasinage, échanges sur les réseaux socionumériques, etc.

Mise à jour : février 2025

Notes

[1] Ce portrait ne se veut pas exhaustif, omettant, par exemple, les nombreux médias communautaires, plusieurs médias de niche ou spécialisés ainsi que des initiatives citoyennes menant à la production de contenus en lien avec l’actualité.

[2] Nous ne traiterons pas ici de la présence ou de l’absence des médias sur les réseaux socionumériques. Les plus importants d’entre eux sont habituellement actifs sur plus d’une de ces plateformes.

[3] Académie de la transformation du numérique, « NETendances – Portrait numérique des foyers québécois », ATN, 2023, p. 7.